La légende des lucioles

 

La légende raconte que dans des temps reculés, dans le magnifique feuillage d’un énorme prunier,

une petite luciole s’était mise en quarantaine, pour ne plus vivre des autres: ni moquerie, ni haine.

Bien que très jolie, elle était fort différente, car sa flamme était faible et sa teinte était gênante.

Son timide halo couleur cyan, ne correspondait ni à la famille, ni au clan.

Et malgré les mots qui se voulaient réconfortants, elle ne parvenait à voir les choses autrement :

Mal à l’aise, anormale, malheureuse, elle décida de quitter,  cette existence douloureuse.

Un bon matin, après des jours et des nuits, des soleils et des pluies ,

Elle se retrouva au pied d’un arbre géant imposant et au feuillage abondant,

Là, virevoltaient par centaines, des lucioles bienheureuses qui riaient et semblaient vraiment affectueuses.

Attirée par tant de joie et d’éclat, notre luciole se mêla au brouhaha

Elle passa le restant de la journée, à lier et connaissances et amitiés.

Mais la nuit approchant, toutes s'aperçurent du changement :

Elles ressentirent la fâcheuse humeur de notre luciole qui ne disait pas son malheur.

Notre amie semblait convaincue que sitôt la lune venue,

Son originalité découverte, la laisserait une nouvelle fois en alerte.

Mais quand vint le soir tout noir, la surprise fut de taille à voir :

L’arbre majestueux se mit à briller, de mille feux tous colorés.

Et en un instant il illuminait la terre, rayonnait sur la planète entière.

Les amis prirent tout leur temps de lui expliquer ce spectacle surprenant.

Dans le monde comme dans les arbres, existaient des croyances macabres

Que tous les êtres pour être heureux, devait vivre avec des gens comme eux

Que tous les êtres différents devaient aussitôt être mis au ban.

Pourtant, dans cet arbre et sous ce ciel noir, vivait la colonie de l’espoir.

C’est ainsi que les lucioles couleur jade, côtoyaient sans aucune brimade

Les lucioles roses comme des flamands,  et celles d’un blanc pétant.

Elle apprit aussi les choses de la vie 

et que quoi qu’on fasse, chacun a sa place,

Chaque couleur, chaque lumière, indique notre mission sur terre,

Nous sommes libres de choisir, ce que l’on veut voir jaillir,

Ainsi son fragile faisceau bleue, n’était pas un désaveu !

Elle appris avec le temps, à l’aimer et le rendre puissant,

Elle compris que la force, murit lentement comme l’écorce,

qu’à chacun sa propre lumière, mais que l’union n’est pas une chimère

Et que le bonheur ne nait, que dans l’harmonie vraie

Entre la nature, les autres et soi, mais surtout à l’intérieur de soi !

 

                                                                                                              OklairbyKarine 

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